
10h30 un nouveau temps
Le lundi 16 mars 2020 au soir, le Président de la République Emmanuel Macron annonce un confinement national.
L’activité économique est ralentie, les interactions sociales sont réduites.
Ce n’est pas une guerre mais une pandémie.
Il faut désormais apprendre à vivre sur un temps nouveau.
A l’annonce du confinement, les 2/3 des bénévoles, principalement des personnes âgées, actifs dans les différentes associations, ont dû arrêter leurs activités, car considérées comme personnes vulnérables.
Les associations ont plus que besoin de volontaires afin de pouvoir continuer à assurer leurs activités auprès des personnes les plus démunies, doublement touchées par cette crise.
Fini l’expresso offert par le bar du coin, le repas chaud distribué par les associations ou acheté avec les quelques euros gagnés en faisant la manche. En raison des nouvelles mesures sanitaires, la distribution des repas chaud n’est plus possible, il faut désormais préparer des paniers repas froid servis individuellement afin de respecter les gestes barrières.
La précarité alimentaire s’accentue.
Les premieres semaines, tout le monde semble s’étonner du nombre de personnes à la rue. Elles ne sont pas plus nombreuses mais désormais visibles.
Lutter contre le COVID-19 c’est dorénavant instaurer une solidarité.
Certains décident de rester confinés chez eux afin de protéger les personnes les plus vulnérables et d’empêcher la propagation du virus, et d’autres choisissent d’offrir du temps aux personnels soignants, et aux associations durement touchés par cette crise.
Le site des Restos du Coeur se trouve rue Coustou dans le 18e arrondissement, à deux pas du Moulin-rouge, dans un parking souterrain : des espaces de tri et de stockage des denrées, une chambre froide… c’est ici qu’est acheminée et triée environ une tonne de produits alimentaires qui sont ensuite distribués sur les différents sites de la capitale (Gare de l’est, Denfert, Invalides).
Chaque matin, une vingtaine de bénévoles et de salariés des restos du coeur enfilent masque et gants et s’activent à décharger la nourriture récupérée auprès des grandes surfaces, boulangeries et restaurateurs. Il faut ensuite trier, compter, parfois recompter afin de n’oublier personne. Ensuite, préparer plus d’une centaine de repas pour chaque site où ils seront distribués.
Le tri dure entre 4 et 5 heures.
A 10h30, bénévoles et salariés sortent de l’ombre afin de prendre une pause dans la cour partagée avec les personnes du centre d’hébergement géré par Emmaüs. Mohammed, qui y travaille, offre le café.
Le soleil est au rendez-vous depuis le début du confinement. Chacun savoure ces quelques minutes précieuses avant de retourner à sa tache.
Françoise, retraitée et bénévole est très inquiète pour la suite. « Après le déconfinement, la situation va être catastrophique, des gens vont se retrouver à la rue»
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